Quelques bêlements philosophico-politiques à l'aube d'une nouvelle année...

Ok, le titre est long. Et l'article qui s'ensuit risque de défriser la laine des brebis soucieuses de "fun"... "C'ti l'fun icite?" aurait dit Poutinette, notre amie québecoise... Ben... Pas tout à fait. Les fins d'années sont des périodes très propices à l'observation sociologique dans les prairies, dans les médias, dans les propos d'abreuvoirs... Avec tout ça, mis bout à bout, on finit par se dessiner un petit paysage de notre bonne société avec, bien sûr, tout le risque d'erreur que ça comporte, parce que le monde, rien ne nous préserve, nous aussi, de le regarder à travers des lunettes noires; un paysage, donc, qui en ces premiers jours de l'an 2019, ressemble à un champ de bataille pollué où s'ébattent d'innombrables brebis écervelées, excitées par le prochain épisode de la saga "Johnny", par les soldes qui s'annoncent et vont leur permettre l'acquisition du même string que Brigitte ou par la nouvelle chanson de Beyoncé...

Bien sûr, il y a eu le mouvement des "gilets jaunes". Bien sûr, en dépit de ses zones d'ombre, il a redonné un peu de crédit à l'action populaire et collective. Mais on est encore loin du coup d'arrêt porté à ce qui ressemble à un effrayant climat de décadence globale au cœur d'un monde qui s'embrase. Par où commencer..? Peut-être par les grands médias... Sans omettre de préciser que, heureusement, il existe encore quelques rares médias soucieux de "faire la job" comme dirait Poutinette, c'est à dire d'informer. Et pas de déformer...

Ces grands médias dominants sont un excellent miroir des intérêts qui président à nos destinées. Pour que se prolonge aussi longtemps que possible la logique du profit sans limite, il faut former des consommateurs. Il faut donner à ces consommateurs l'illusion d'être libres, intelligents, beaux... Pour ça, il leur faut aussi des modèles repoussoirs... Un coup d’œil de plus près... Former des consommateurs, ça recoupe plusieurs champs d'intervention... Le politique. Il s'agit de convaincre le troupeau que la croissance est l'état social de bien-être. Toujours produire plus, toujours plus de conneries inutiles dans nos cuisines, nos salles de bain, nos voitures, nos sacs, nos poches... robot à déqueuter les radis, brosses à dents électriques, GPS nouvelle génération qui détecte les crottes de chien, "smartphones" tellement intelligents qu'il n'est plus besoin de penser... J'exagère à peine..!

Et le gros du troupeau est si vite convaincu qu'il se demande même comment il avait pu vivre avant..!? Après la politique, la Com'. Tout ça se vend emballé dans un langage où de pitoyables anglicismes contribuent à la construction d'un globish qui envahit tout notre environnement et donne aux brebis naïves l'impression de s'y connaitre en anglais... Il existe bien un appauvrissement lexical que l'on peut, hélas, constater sans la moindre exagération. De la syntaxe de Guy LUX (pour les anciens) à celle de Cyril HAROUNA, des chansons de Jean FERRAT (chanteur qui fut authentiquement populaire) aux raps commerciaux... Or qui dit appauvrissement du langage dit appauvrissement de la pensée et la contribution des grands médias à ce travail de sape n'est plus à démontrer.

Je réalise que le tout va vraiment être très long... Je m'en tiens donc là pour aujourd'hui et transforme mon intention initiale en feuilleton à suivre...

Axel de la Tonte