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Le Ragot des Moutons

Ragote, ragote... Il en restera toujours quelque chose..!

Etre anarchiste en 2024

Nombreuses, nombreux, seront celles et ceux qui, même en connaissant la définition politique du mot, soutiendront que le concept d'anarchisme, même s'il a pu en quelques rares circonstances mobiliser les masses, a démontré son incapacité à inspirer un projet social efficient et qu'il convient, en conséquence, de la classer au rang des utopies naïves.

Peut-être... Les quelques mises en œuvre concrètes dans l'histoire de l'idéal libertaire ne démentent pas vraiment ce propos. 1871, Commune de Paris. 1918-1921, la saga ukrainienne de la Makhnovtchina. Juillet 1936 - novembre 1937, la Catalogne et l'Aragon libertaires... des naufrages sanglants. Mais qui n'a pas fait couler le sang..? Tiens! Les religions... De croisades en pogroms, de fatwas en djihad, de conquêtes en colonisations. Et jusqu'aux victimes d'une haine encore vive, qui versent le sang en terre de Palestine. Les pouvoirs dictatoriaux, militaires, policiers, oligarchiques... qui gouvernent par la peur, le mensonge, l'ignorance, la prison, la mort... Les "démocraties", gardiennes autoproclamées du "monde libre", qui entretiennent cette invraisemblable mythologie d'un pouvoir populaire par les urnes et l'indigne mensonge d'une "liberté" qui n'est qu'une féroce confrontation des egos dans une logique capitalistique toujours plus créatrice de besoins, toujours plus prédatrice, au profit de sa petite élite bourgeoise possédante. Cette même "démocratie" qui a toujours su céder la place à l'une ou l'autre des formes du fascisme, dès lors qu'elle se sentait mise en danger par ces mêmes peuples qu'elle prétend représenter.

Lorsqu'une "démocratie" commence à agiter les attributs d'un nationalisme autoritaire... hymnes, drapeaux, uniformes, honneur à la police, à l'armée, le sol, le sang... le fascisme n'est plus très loin. ça ne vous dit rien..?

Et puis il y a ces pays qui ont usurpé, qui ont trahi, qui ont sali le rêve communiste. Tous ces grands "camarades" au regard d'acier, sous leurs barbiches viriles et leurs casquettes étoilées, qui ont vendu du rêve, donné de la trique et fait couler le sang. Ajoutons à cela que la verticalité de tous ces modes de gouvernance favorisent la prolifération de toutes les petites en grandes corruptions, les combines véreuses, les trafics d'influences. Comment ne pas ressentir de dégoût? Et c'est peut-être à l'instant de ce sentiment de dégoût que nait le rêve anarchiste. Un rêve qui pose le postulat du refus de tous ces pouvoirs. Un rêve qui place l'intelligence collective au cœur de la décision politique; qui soutient que l'authentique démocratie ne se délègue pas. Elle ne peut prendre corps que dans la volonté des assemblées de base. Un rêve qui proclame que l'égalité en droits restera un leurre tant que survivront le droit à la propriété et l'inégalité économique.

A l'heure où les éléments essentiels à la vie, tels que l'eau, la production d'énergie, la santé publique, l'éducation... sont bradés aux intérêts privés par une voyoucratie qui ose se revendiquer de l'intérêt collectif, les anarchistes prétendent que les peuples sont aptes à s'autogouverner. Il n'existe pas de société idéale ni de mode d'emploi pour la bâtir. Mais nous savons ce que nous ne voulons plus. Et la bibliothèque est vaste, qui a ouvert les pistes où s'engager. De Proudhon à Bakounine, de Kropotkine à Louise Michel, d'Emma Goldmann à Malatesta, de Murray Bookchin au sub-comandante Marcos, on peut apprendre à marcher... puis apprendre en marchant.

Murray Bookchin... Une tête de dangereux terroriste, non ?

Bien. Comme les articles "trop longs" sont souvent ressentis comme un douloureux effort, nous allons scinder. Ceci est donc un premier épisode. La suite devrait intervenir sous peu.

Axel de la Tonte

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L
Apprendre en marchant que "l'amour" peut s'écrire avec le "A" de "anarchie"...
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