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Le Ragot des Moutons

Ragote, ragote... Il en restera toujours quelque chose..!

Le Panthéon de Manuléon

Missak MANOUCHIAN… Voilà que sa Majesté MANULEON Ier s’avise d’ouvrir « son » Panthéon à l’un des hommes de l’affiche rouge.

Les radios publiques n’ont de cesse, depuis 3 jours, de vanter la grandeur de la geste présidentielle mais après quatre ou cinq écoutes de ces coulis laudateurs, je n’ai, pas une seule fois entendu le mot de « communiste ». Communistes ainsi que l’étaient MANOUCHIAN et tous ses camarades tombés sous les balles, sous la torture ou dans les camps nazis. Les tristes peigne-culs de la rhétorique présidentielle assènent en boucle que MANOUCHIAN et ses camarades de la MOI (la Main d’Oeuvre Immigrée, organisation des militants étrangers au sein du PCF) étaient attachés « aux valeurs de la France ». Lesquelles ? Celles de Gérald Moussa DARMANIN qui envoie les bulldozers sur les bidonvilles de pauvres à Mayotte ? Qui se déclare prêt à discuter du Droit du Sol ? Celles de tous les membres de ce prestigieux gouvernement qui estiment que l'on peut trimer jusqu'à 64 ans, contre les combats de nos aîné-e-s qui avaient fini par obtenir la retraite à 60 ans?

Les combattants de la MOI étaient des internationalistes. Nombre d’entre eux s’étaient battus en Espagne dans les Brigades Internationales. Ce qu’ils retenaient de l’Histoire de France, c’était les bases de la Ière République et certainement pas une admiration stupide et béate pour une devise de « Liberté Egalité Fraternité » depuis longtemps déjà dévoyée. Et puis si la mémoire de Missak MANOUCHIAN doit demeurer, c'est au même titre que celles de tous ses camarades tombés le même jour au Mont Valérien.

Nous nous sentons un peu tristes, nous les ovins communistes libertaires, devant cette trahison d’un idéal que ces hommes ont payé au prix de leurs vies. Léo FERRE serait furieux que l'on puisse ainsi user de sa voix et de sa musique. Tristes aussi de constater que, dans les rangs de ce que l’on nomme encore la « gauche », il n’y ait personne pour dénoncer cette pitoyable mascarade d’une récupération qui tombe à point pour masquer la régression sociale et les turpitudes d’un pouvoir décidément prêt à tout. « Ils osent tout, disait AUDIARD. C’est à ça qu’on les reconnaît. »

Edith O'Rial

 

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