6 Septembre 2019
Les Moutons Ragoteurs n'ont pas, cette année, quitté le territoire national et se sont offert une petite virée bretonne, à l'abri des ambiances tropicales qui désormais affectent l'hexagone au retour de l'été... Et, loin de nos alpages, on l'aime cette Bretagne. L'est foutrement jolie... Mais bon. C'est pas le sujet. Il s'agit du retour de notre plume fielleuse (je sais, des moutons à plumes, ça parait un peu déplacé mais bon...).
Alors pour la reprise, on va parler un peu du Brésil. Et plus précisément de la forêt amazonienne et du délicieux Jair BOLSONARO (vous savez, cet ersatz latino de TRUMP).
Donc, la forêt amazonienne brûle. En principe, ça nous concerne tous. La forêt amazonienne est un fantastique piège à carbone dont le rôle est primordial face à la catastrophe climatique qui s'annonce. Si l'on en croit le gouvernement brésilien, ces incendies découleraient de la malheureuse conjonction d'une inhabituelle sécheresse et de vents violents. Certes, comme partout à la surface de la planète, le Brésil connait le changement climatique.
Mais la forêt amazonienne est une zone exceptionnellement humide et, comme le déclare Mário Nicácio, du peuple Wapichana, membre de la Coordination des organisations indigènes de l'Amazonie brésilienne (COIAB), « Les feux spontanés n'existent pas dans cette forêt, tous les départs de feu sont d'origine humaine et volontaire. Après seulement, ça peut s'étendre au reste de la forêt ». Qui plus est, selon le site "Science" (en anglais), les départs de feux coïncident géographiquement avec les limites des zones de déforestation (légale et/ou sauvage), zones qui s'étendent au fil de la spéculation sans frein sur les terres agricoles dont les prix flambent.
« La cavalerie brésilienne a été très incompétente, à l'inverse de la cavalerie nord-américaine qui a décimé ses Indiens dans le passé et aujourd'hui, ils n'ont plus ce problème dans leur pays. ». Qui est donc l'auteur de cette merveilleuse déclaration..? Le député Jair BOLSONARO, en 1998. Juste une petite facette de cet homme délicat qui gouverne aujourd'hui le Brésil. Ce même homme qui déclare vouloir reconsidérer les limites des terres protégées pour les peuples indigènes (des limites définies sous le gouvernement de LULA, que BOLSONARO maintient en prison). On mesure bien tout le soutien que ce Président peut accorder aux peuples indigènes gravement menacés par les incendies.
Par rapport à 2018, la déforestation a augmenté de 278 % en juillet et 118 % en août (source: Médiapart). Les "brûleurs" spéculateurs se sentent pousser des ailes face aux propos d'un BOLSONARO tout disposé à légaliser les opérations frauduleuse, à étendre la déforestation au profit des grandes entreprises, à bafouer le droit indigène acquis dans le pays. Ce "profit" qui semble bien être le seul horizon des criminels qui nous gouvernent au moment où la planète brûle.
D'ailleurs, face à cette catastrophe mondiale, MANULEON Ier a cumulé les postures, petites phrases et coups de menton mais aucune mesure concrète. Tiens Manu... le boycott des produits brésiliens, ça te dit quelque chose..? MANULEON Ier nous parle "d'écocide" en Amazonie brésilienne mais le gouvernement français refuse toujours de ratifier la convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) un traité international qui consacre, depuis 1989, les droits des peuples indigènes et tribaux sur les terres qu’ils occupent. Qu'est-ce que vous voulez..? On a nos petits intérêts particuliers en Guyane..!
Heureusement, le ministre de l'environnement brésilien, Ricardo Salles, nous rassure... Pour préserver l'Amazonie, explique-t-il dans une interview accordée à BBC News Brasil, il ne peut y avoir que « des solutions capitalistes » qui « dynamisent la forêt sur le plan économique ». Au fou les pompiers..!
Édith O'Rial
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