Ragote, ragote... Il en restera toujours quelque chose..!
15 Juin 2024
« C’est les affaires », comme dirait Pacino dans le parrain.
Dylan lors de sa tournée communautaire s’inquiète-t-il des affaires ? Maquillé en blanc, la belle Baez près de lui lorsqu’il chante. Et la ribambelle avec. Jusqu’à Allen Ginsberg qui ne dira plus ses poèmes sur scène tant ils font chier l’assemblée. Et pourtant. Il était là. Le mec de la Beat. Lui aussi.
« La crasse n’était pas crasse d’homme ce n’était que mort et locomotives humaines, toute cette robe de poussière, ce voile en ténébreuse peau de chemin de fer, cette poisse de joue, cette paupière de mouise noire, cette main de suie ou phallus ou protubérance de fausseté plus que sale – industrielle – moderne – toute cette civilisation souillant ta folle couronne d’or –
Loin de l’ampoulage européen, loin de l’enculage de l‘écriture classique, celle qui tient en partie le long des viscères, lorsque s’en affranchir file une sacrée chiasse.
C’est difficile d’exister sur cette putain de Terre. En fait ça n’est pas sur la Terre. C’est au milieu de la société humaine. Le lien ça se passe à l’intuition. Ça se passe au sentiment. Après ça prend son essor. Jusqu’au moment où ça retombe. Parce que ça finit neuf fois sur dix par retomber. Échoir. Échouer. Comme sur une plage. Pour faire plus soft. On peut se décoller aussi pour mieux voir les choses. Les comprendre un tant soit peu. Rien d’extraordinaire en quelque sorte. Apprendre en fait. Rien d’extraordinaire à poursuivre.
Y ‘en a qui te demandent toujours. Par où c’est ? Putain j’ai déjà du mal avec la mienne. Regarde les panneaux. Hé cono ! Sent l’ambiance. Fais-toi une idée.
« C’est les affaires ».
Dichotomie des langages, des pensées, des postures et des actes.
Combien en ai-je vu agir différemment une fois la situation posée ? Plein.
Combien ai-je vu parler différemment d’une heure à l’autre ? Plein.
ET combien ont bien compris ce que veut dire « C’est les affaires » ? Plein.
A chaque chose sa vérité.
A chaque bout de gras son molosse.
À chaque tangente, l’opportunité.
A chaque diagonale son fou.
Les tranches de vie se regroupent.
Les tronches de cake se dissipent.
Les tanches du lit filent à l’océan. Où elles crèvent pour avoir cru pouvoir bouffer du sel.
Les esprits divaguent.
Les routes bifurquent.
En apparence certains y croient. Mais vient le dégel. Les poissons remontent à la surface. Le ventre à l’air.
Parfois la mémoire fait office et joue des tours d’enjoliveur. Mais la tête en bas c’est pas les pieds devant.
Creuser sous la glace. En profondeur. Hors de la vue. Des appareils photos. Des première pages. Des « Unes ». Hors des clichés. Et de la mode. Le filet d'eau. Faisant son chemin.
Il est bien d’avoir une ligne. De pêche. De coke. De vie.
Les yeux ouverts sous la surface, les mains dans le cambouis.
Savoir où se trouve sa berge.
Sous peine de se noyer. Même en ayant des branchies.
On croit que. Mais ça ne suffit pas.
On voudrait que. Mais ça ne suffit pas.
On espère que. Mais ça ne suffit pas.
Le temps fait son œuvre. Pendant que d'aucun tourne la tête, d'autres fixent l'horizon. Il faut les compter. Compter dessus.
« LES TRANCHES DE VIE » sont le fait d’un homme.
Dans sa trace. De l'élan. Même s'il réduit le pas, un même souffle pourtant.
Peu importe le rouge ou le noir.
Peu importe l’étendard. Ça classe. Mais c’est tout.
La trace c’est comme les coupes de glace à la vanille des filles, la glace qui fond, apparemment diluée, mais distillée, concentrée, le nectar au bord des lèvres.
Alors la vie rassemblée.
Une tranche au petit matin. De pain chaud, de pain frais. Avec gelée de groseille. Le carnet de notes à côté. A faire des dessins. Écrire des mots.
Entrevoir la journée.
Des voies sillonnées. Une route empruntée. Céleste. Urbaine. Réelle.
Rien que ça.
Chapeau bas.
Fredo Dézalpages