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Le Ragot des Moutons

Ragote, ragote... Il en restera toujours quelque chose..!

Dans les villages - 24 janvier 2025 - Théâtre des Quartiers d'Ivry

C'est à Reda KATEB que nous devons cette découverte du texte de Peter HANDKE, mis en scène par Sébastien KHEROUFI. Un thème plus d'une fois utilisé, mais rarement avec autant de force et de talent. Le thème de celui qui a quitté les "siens" en quête d'une autre vie, puis qui revient. Il n'a pas mesuré combien la vie et le temps l'avaient transformé, combien ils avaient transformé les autres. Il n'y a plus entre eux que rancœur et hostilité. Ceux qui sont restés, ceux du village pour HANDKE, ceux de la cité pour KHEROUFI, ce sont les exploité-e-s, les humilié-e-s, les sans voix, sans avenir, sans refuges. L'autre, c'est le traître, le transfuge de classe, celui qui voudrait figer le passé dans une image idéalisée pour satisfaire son désir esthétique et sa nostalgie.

Sébastien KHEROUFI, le metteur en scène.

La mise en scène de Sébastien KHEROUFI porte avec beaucoup de grâce et d'élégance la colère, bien plus souvent invitée que le rire, d'un texte plein de poésie.

Amine ADJINA

La distribution est remarquable Si une part de la presse parisienne adresse beaucoup d'éloges à Reda KATEB (dans le rôle de Brahim), notons qu'il les mérite largement, aucun doute en la matière ! Mais Sa plus grande notoriété excite les plumes des journalistes de salon qui s'attardent trop peu sur les autres actrices et acteurs. Nous avons, avec Reda KATEB, un lien particulier qui, sans faire de nous des proches, remonte pourtant à plusieurs décennies et n'est pas dénuée d'une forte sympathie. La qualité de sa performance est certaine.

Reda KATEB

Cependant nous pensons qu'il n'est que justice de rendre un égal hommage à Amine ADJINA (dans le rôle d'Amar), à Hayet DARWICH (dans le rôle de Sofia), à la superbe Anne ALVARO, (dans le rôle de la vieille femme), à la rappeuse CISEY (dans le rôle de Nova), à Gwenaëlle MARTIN, (dans le rôle de l'Intendante), à Benjamin GRANGIER, (dans le rôle d'Albin), et à toutes et tous les sans-nom, bénévoles pour la plupart, qui campent les habitants du village/cité. Autant de protagonistes trop souvent ignoré-e-s par une part de la presse spécialisée.

Anne ALVARO

Pour la tirade finale, dite avec talent et ferveur par la rappeuse CISEY, nous ne partageons pas complètement la vision d'un humanisme transcendantal un poil trop spiritualiste à notre goût. Mais ça, ça concerne Peter HANDKE. Pas la tribu de Sébastien KHEROUFI où figurent nihilistes et naïfs en un talentueux détonnant et poétique bouquet.

Axel de la Tonte

 

 

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