De l'antisémitisme en perception ovine

Edith O'RIAL, notre camarade brebis dont la seule appellation est un indicateur de son origine ovino-judéo-irlandaise, nous a confié cette chronique.

Les ovins ont assez peu de sympathies envers les 3 grands monothéismes qui n'ont eu de cesse, de bouffer les agneaux en hommage à leurs dieux...  Pourtant, à l'heure où commence à se diluer la mémoire de l'extermination menée par les nazis, les ovins-historiens partagent un peu l'inquiétude de certains hominidés, qui constatent que les imbécilités racistes et discriminatoires ont une fâcheuse tendance à relever la tête.

Nous évoquerons, en ce premier temps, le cas de l'antisémitisme.

Les nazis ont enfermé les juifs dans des ghettos pour les isoler du reste des populations; pour les présenter sous une image communautariste et fermée et pouvoir ainsi les pointer du doigt en les désignant comme des "étrangers" grégaires et rétifs à la collectivité. S'il existait bien quelques communautés religieuses intégristes, il ne s'agissait pourtant que d'une faible minorité.

La politique du ghetto est une politique stigmatisante qui a pour objet de donner corps à des visions discriminantes et fantasmée. Le pire, c'est qu'aux yeux d'une part des "opinions publiques", ça marche..! Et le fait que l'on nous parle aujourd'hui, et jusque dans les discours officiels, d'une "communauté juive", est un produit de "l'esprit du ghetto", en plus d'être un propos indigne de la République universelle de 1793. Il n'y a pas de "communauté juive". Il n'y a qu'une petite minorité religieuse qui cherche à s'accaparer la totalité d'un héritage culturel. Spinoza était juif, Trotski était juif, Voline était juif, Einstein était juif, Emma Goldman était juive, Simone Weil était juive, Alain Krivine était juif...! Aucune, aucun d'entre ceux-ci ne niait sa particularité culturelle héritée du judaïsme. mais pour eux, "être juif" n'avait aucun sens biologique, religieux ou national.

Si l'antisémitisme contemporain se nourrit en partie de l'attitude inique, discriminatoire et violente que l'état d'Israël exerce envers les populations arabes, il se nourrit encore des mêmes imbécilité féroces héritée de "l'esprit du ghetto". Une imbécilité globalisante que voudrait expliquer "les juifs" par une logique tragiquement proche de celle des nazis: "les juifs présentent les mêmes attributs spécifiques qui les rendant étrangers au reste de l'humanité". Et cette idiotie se trouve renforcée par un discours officiel qui évoque une "communauté juive" et qui amalgame scandaleusement antisionisme et antisémitisme.

Le crépuscule est bien tombé sur le siècle des Lumières.

Edith O'RIAL