Ragote, ragote... Il en restera toujours quelque chose..!
28 Janvier 2023
Quand, en 1981, le tout frais gouvernement "socialiste" fixe, par ordonnance, la retraite à taux plein à 60 ans, ça fait déjà quelques décennies que les syndicats bataillent sur cette revendication. Ouf! On dirait que cette fois, c'est acquis! Mais l'euphorie est de courte durée et, dès 1982, le même gouvernement siffle la fin de la récré. C'est la "désinflation compétitive". Comprenez qu'il s'agit de faire plaisir au patronat en faisant baisser le coût du travail. Dès 1983, on n'indexe plus les retraites sur les salaires nets mais sur un taux inférieur à l'inflation. En 1987, on les indexe sur les prix. A cette époque, ça diminue l'ardoise des cotisations patronales. La durée de cotisation pour une retraite à taux plein est alors de 37,5 ans. Mais... l’œil braqué sur la "compétitivity", le gouvernement "de gauche", préconise déjà l'allongement à 40 ans. Mais... on craint que ça fasse mauvais effet dans le monde syndical.
1993, arrivée d'un gouvernement de droite. On se souvient de l'excellent chanoine BALLADUR... Vite, dès l'été, réforme des retraites! Passage aux 40 ans et création de la CSG (Contribution sociale Généralisée) pour financer le minimum vieillesse. Faut faire baisser le coût du travail..! Voilà plus de 100 ans que c'est déjà le Graal patronal ! Alors des impôts pour tous! Pas de cotisations! Déjà, la bonne vieille rengaine du "on vit plus longtemps" est à l’œuvre! L'autre levier serait, pensent les talentueux théoriciens du profit sans limite, d'en finir avec cette foutue retraite par répartition pour céder la place à une bonne retraite par capitalisation. Chacun épargne pour sa gueule dans des fonds de pensions qui jouent en bourse, les patrons participent juste si ça leur chante et la vie est belle. Et quand survient une crise bancaire, évaporation des retraites dans des caisses de banques que l'état s'empresse de renflouer..! C'est pas beau le capitalisme sauvage..?! Il en est question dès 1965 sous le gouvernement du "bon général". Puis c'est Raymond BARRE (Premier ministre) qui relance la question en 1976, sous le gouvernement de l'inoubliable GISCARD. En 1998, c'est une voix dite "de gauche", qui, à son tour en cause... Dominique STRAUSS-KHAN, ce grand gauchiste devant l'éternel...
Quoi qu'il en soit, une évidence émerge. Il n'y a aucune urgence à réformer un système dont l'équilibre n'est absolument pas menacé pour les dix années à venir, au bas mot. Il existe d'autres moyens que l'allongement du temps de travail pour anticiper une possible baisse des ressources (faible augmentation des cotisations patronales et/ou sur les gros salaires, renforcement de la participation de l'état...). Mais NON! MANULEON a tant fait de petits cadeaux aux entreprises qu'il faut bien compenser le manque à gagner..! Alors on va diminuer les dépenses publiques sur les retraites..!!!
Pour celles et ceux qui veulent en savoir un peu plus:
Edith O'Rial