5 Novembre 2019
Bien sûr, pas facile de rester objectif face aux écrits de Henning MANKELL. L'hiver, dans les refuges alpins où les Moutons ragotent, ils sont souvent l'objet de nos longues lectures collectives au coin du feu. Et celui-là, on ne l'avait pas encore lu.
Le Dynamiteur est le premier roman de Henning MANKELL. Celui qui porte la marque du jeune homme engagé, proche d'une extrême gauche bouillonnante depuis la fin des années 60. "Bien sûr, il s'est passé beaucoup de choses, en vingt-cinq ans. Certains murs sont tombés, d'autres ont été érigés [...] Mais les déshérités et les exploités ont continué à s'appauvrir. [...] Aujourd'hui, à l'extérieur des villes suédoises, il y a des ghettos. On n'en voyait pas il y a vingt-cinq ans." écrivait-il en 1997 pour la préface à une réédition du "Dynamiteur".
Le Dynamiteur est un homme simple. Ouvrier victime, dans sa jeunesse, d'un accident qui l'aura laissé mutilé. Il continuera pourtant à lutter. Pour un rêve, peut-être. Celui d'une société plus juste, plus humaine. C'est cette vie qu'il raconte à l'inconnu de passage. Une vie pleine de désillusions mais où le rêve ne s'éteint pas. Un rêve qu'il veut transmettre avant de quitter ce monde.
Alors, c'est sûr, on a aimé. On vous le dit comme ça, en passant nous aussi et en regardant la fournaise au-dessous de nos pâturages. Henning MANKELL est mort et nous, on souhaiterait transmettre ses écrits.
Bouquinette